L'ancien arbitre Claude Colombo revient sur le match PSG-Bordeaux (2-3) pour le titre de 1999 pour But! :
Claude, le PSG-Bordeaux de 1999 restera-t-il un match particulier dans votre carrière ?
Très particulier. Tout le monde en avait parlé longtemps à l'avance. Feindouno, qui marque une fois entré en jeu et qui inverse le cours de l'histoire. Cette rencontre n'était pas facile à gérer dans un contexte particulier.
Avez-vous senti un désir des joueurs parisiens d'offrir la victoire aux Bordelais ?
Certains joueurs étaient moins motivés que d'autres. Ça se sentait sur le terrain. Au PSG, il y avait des aboyeurs pour tenter de réveiller l'équipe. mais je n'ai pas eu le sentiment d'un quelconque arrangement. Le but de Feindouno ne souffre aucune contestation. Lama fait tout pour que le ballon ne rentre pas.
Qu'avez-vous pensé quand le Parc s'est mis à encourager les visiteurs ?
C'était une ambiance un peu curieuse. On avait l'impression d'être dans un match virtuel. Sur le terrain, on ressentait le score des autres matches (Nantes-Marseille). On était proche de la schizophrénie. Dans ce genre d'histoire, il faut éviter que l'arbitre ne soit le dindon de la farce. Une erreur aurait été le bon prétexte pour beaucoup de monde. Imaginez que la différence se soit faite sur un penalty litigieux. Qu'est-ce qu'on aurait dégusté !
Qu'avez-vous ressenti au coup de sifflet final ?
C'était le sentiment du devoir accompli. Vu l'enjeu qui pesait sur mes épaules, j'étais vraiment soulagé. Il y avait des données singulières que je ne maîtrisais pas. A un moment, je me suis posé la question de l'éthique. A l'arrivée, je ne pense pas que ça se soit passé ailleurs que sur le terrain.
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